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Pourquoi le champagne va-t-il devenir un luxe encore plus rare en 2024 ?

Le marché du champagne est en constante évolution, et l’année 2024 s’annonce comme un tournant majeur pour cette boisson emblématique. Alors que la demande mondiale ne cesse d’augmenter, les contraintes environnementales et économiques vont vraisemblablement restreindre l’accès à ce breuvage d’exception. Découvrons ensemble les raisons qui peuvent faire du champagne un luxe encore plus rare dans un avenir proche.

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Image réalisée par João Gustavo Rezende – Pexels

Les producteurs de champagne ont récemment pris des mesures drastiques : ils ont limité le nombre de raisins destinés à la production de vin effervescent pour cette récolte afin d’assurer que le millésime produira moins de 290 millions de bouteilles. Ce chiffre, parmi les plus bas du siècle, souligne la rareté accrue de ce produit emblématique.

Une réduction substantielle des rendements

Lors d’une réunion tenue le 19 juillet, les co-présidents du Comité Champagne – David Chatillon, représentant les maisons, et Maxime Toubart, à la tête des vignerons – ont décidé de fixer la limite des rendements pour la récolte 2024 à 10,000kg/ha. Comparé à l’année précédente, où la limite était de 11,400kg/ha, cela représente une baisse de plus de 12% et presque 17% de moins que le niveau de 2022.

Avec l’appellation Champagne couvrant environ 34,300 hectares et sachant qu’il faut environ 1.2kg de raisins pour produire une bouteille du précieux breuvage français, cette limite de 10,000kg/ha permettra de produire un peu plus de 285.8 millions de bouteilles, soit environ 13 millions de bouteilles de moins que le total expédié en 2023, qui s’élevait à 299 millions.

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Facteurs déterminants du marché

Plusieurs facteurs clés influencent cette décision. Actuellement, la région Champagne dispose de stocks relativement élevés, équivalents à environ quatre années de ventes – alors que trois années de stock sont considérées comme idéales. De plus, les expéditions pour la première moitié de 2024 ont chuté de plus de 15% par rapport à la même période en 2023.

Sur le plan géopolitique et économique mondial, la situation demeure morose. Les prix élevés du champagne et une inflation généralisée affectent également la consommation des ménages. À cela s’ajoute la surstockage par les distributeurs en 2021 et 2022, ce qui continue de peser sur la demande actuelle.

Conditions naturelles défavorables

Les conditions climatiques de cette année dans la région Champagne n’ont pas été propices à une récolte abondante. La saison de croissance a été exceptionnellement pluvieuse, entraînant une forte pression de mildiou, même si elle a été contrôlée. De plus, les gelées printanières et la grêle ont eu un impact modéré sur le potentiel de récolte (environ 10%).

Le potentiel de qualité malgré des rendements faibles

De telles conditions évoquent la possibilité de faibles rendements naturels, peut-être aussi bas que 8,000kg/ha. Vincent Chaperon, maître de chai de la prestigieuse cuvée Dom Pérignon, a estimé que la production moyenne pour 2024 se situera entre 8,000 et 9,000kg/ha, avec des régions comme l’Aube au sud étant les plus durement touchées.

Pour autant, un millésime à faible rendement pourrait apporter un bénéfice inattendu : une meilleure qualité. Comme l’explique Chaperon, une modération des rendements en Champagne peut améliorer la qualité finale, avec des grappes plus lâches favorisant une meilleure maturation.

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Impact des cycles d’eau extrêmes

Les cycles d’eau deviennent de plus en plus extrêmes, alternant entre de longues périodes de sécheresse et des pluies torrentielles. Lors des derniers mois, plus de 500mm de pluie se sont abattus sur la région. Ce schéma hydrique pourrait encore compliquer les perspectives des prochains millésimes.

Ces différents facteurs – réduction des rendements, conditions de stockage actuelles, contexte géopolitique et économiques, et conditions climatiques – contribuent à rendre le champagne plus rare. En 2024, cet effervescent français de renommée mondiale pourrait donc devenir un luxe encore plus convoité.

Source: www.thedrinksbusiness.com

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